Batterie et accompagnement

Sauf dans le cadre de musiques bien spécifiques ou dans des morceaux bien particuliers, le rôle du batteur est souvent celui d’un accompagnateur. Cela signifie que l’on attend de lui qu’il fournisse une assise rythmique stable sans empiéter sur la mélodie (chant ou solo).

Contrairement à ce que pensent beaucoup de jeunes batteurs (et de moins jeunes aussi, hélas), un batteur apprécié par les autres musiciens n’est pas celui qui joue le plus vite, le plus fort ou le plus virtuose mais celui qui, de part son jeu, va mettre en évidence le morceau qu’il interprète.

Lorsque vous devez construire une partie de batterie sur un morceau ou une chanson, cherchez d’abord à bien « sentir » le morceau, demandez éventuellement au compositeur des précisions sur l’ambiance, la « couleur » qu’il veut y donner, prenez si possible connaissance du texte de la chanson et/ou essayez de mémoriser la mélodie. Essayez alors de développer une partie de batterie qui tienne compte de ces différents paramètres, en essayant que chaque coup soit «juste », qu’il apporte quelque chose.

Attention au piège des « plans » ! il est souvent tentant de vouloir replacer le “fill” ou le “beat qui tue” que vous avez travaillé comme un forcené pendant des heures mais qui risque de sonner hors propos ou même de gêner les autres musiciens. Dites vous que tout le monde n’est pas batteur (heureusement) et que tout le monde n’est pas intéressé par une interminable démonstration de votre technique époustouflante ni par un solo permanent. Il est certain que si votre jeu est « envahissant », vous serez de moins en moins demandé.

Si votre égo vous travaille ou si vous souhaitez faire la démonstration de votre savoir faire, faites le à des moments choisis, dans un solo ou un break, mais évitez un jeu inutilement bavard.

Les plus grands musiciens sont ceux qui bien que capables de prouesses techniques, jouent avec maturité et savent servir le morceau. Autant Steve Gadd est un monstre de virtuosité quand il joue avec Chick Corea, autant il sait être sobre et efficace quand il accompagne Eric Clapton ou Michel Jonasz au sein d’un même morceau, il adapte son jeu à la demande. Exemple : dans la chanson « Gaucho » de Steely Dan, il joue avec beaucoup de retenue mais il se « lâche » dans son solo.

En résumé, si vous ne voulez pas devenir un « batteur pour batteur », évitez d’en faire trop. On pourrait dire : « Pour jouer beaucoup, jouez peu, mais soyez efficace ».

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